Mercredi 18 Mars
Au petit matin, nous chargeons le véhicule
de nos provisions, matériel et bagages. Les préparatifs prennent plus de temps
que prévu, notre départ tarde: 6h… 7h…8h… 9h… Enfin nous mettons les gaz !
Notre chauffeur Daniel, logisticien depuis plusieurs années au WWF, connait parfaitement
le trajet ainsi que la région où nous allons. « Il faut avoir le cœur
dur pour vivre à Malebo » témoigne-t-il!
Kinshasa et ses bidonvilles s’étendent sur plusieurs dizaines
de kilomètres, aussi nous faut-il plus d’une heure pour quitter la ville. La piste
en terre remplace rapidement le bitume, les maisons cimentées de la ville font place à la chaume et la
terre séchée. Visiblement les véhicules
sont rares sur ces routes car les villageois s’arrêtent souvent à notre
passage et l’on nous observe d’un air interloqué. Les enfants, si nombreux, en
nous voyant courent après la voiture en criant « Mondele !! ».
Plusieurs carcasses de camions et autres véhicules jonchent la piste. Nous
entrons dans la petite saison des pluies : le ciel se fait menaçant, puis
l’orage et la pluie finissent par tomber, ralentissant notre avancée.
Finalement, après quelques 370km en presque 11h de route,
nous arrivons à Bandundu 2, situé sur la rive opposée de la ville de
Bandundu. Il est plus de 20h, nous avons donc raté de 3h le dernier bac
permettant de rejoindre l’autre rive. En attendant le prochain bac du lendemain
matin, nous passons la nuit dans un petit hôtel semble-t-il prévu pour les gens
de passage vers Bandundu.
Hôtel à Bandundu 2 géré par Constantin |
Jeudi 19 Mars
Alors que nous attendons l’embarquement
pour Bandundu tôt le matin, plusieurs pirogues accostent notre rive. L’une d’elles
transporte des enfants en uniforme, semble-t-il en route pour l’école.
Finalement, le bac arrive. Une vingtaine de minutes pour traverser le fleuve,
puis nous continuons notre route vers la prochaine étape : Nioki!
Bac de Bandundu |
Le trajet à effectuer aujourd’hui est plus court que la veille. Une centaine de km seulement, entrecoupés de la traversée du fleuve Kasai.
En milieu d’après midi nous arrivons à Isaka, sur la rive
opposée à Nioki. Nous attendons plusieurs heures notre bac. Je profite de cette
période d’attente pour pratiquer le Lingala avec quelques Congolais curieux de converser avec des Mondeles. Plusieurs personnes nous accostent, dont
quelques marchands. L’un vend un boa, un autre nous propose une tortue pour
6000 Francs. Daniel finit par nous retrouver et nous annonce que le
bac entre Nioki et Isaka est en panne. Nous commençons à comprendre qu’ici, quelle
que soit la précision du planning établi, trop d’inconnues entrent en compte et
rien ne se passe jamais comme prévu ! Mais Daniel est encore une fois plein
de ressources et nous trouve à nouveau un petit hôtel et un bon
souper.. Nous profitons d'un délicieux repas sous un beau ciel étoilé.
Vendredi 20 Mars
Bonne nouvelle au réveil : le bac est réparé ! Nous
nous apprêtons donc pour notre ultime étape : Le camp de base du WWF !
Après une traversée d’un peu plus d’une heure à bord du dernier bac, nous
arrivons à Nioki.
Nioki |
Contrôle d'identité par l’administration locale, quelques
courses pour le trajet, et en route ! La piste se fait de plus en plus
tortueuse à mesure que nous nous éloignons de la ville. Nous devons parfois
contourner le chemin par quelques passages en brousse pour éviter les plus gros
obstacles. Nous traversons plusieurs concessions forestières gérées par la
SODEFOR et d’autres étendues appartenant à la SOGENAC, société d’élevage de bovins.
Les pistes sont alors très bien entretenues sur ces quelques kilomètres. Les villages se font de plus en
plus rares, et de plus en plus petits. Régulièrement nous croisons des piétons,
souvent chargés de sacs de manioc (tubercules ou feuilles). En milieu d’après
midi nous arrivons au niveau des « 12 ponts de bois ». L’un d’eux, cassé
en son milieu, nécessite réparation. Nous entamons l’ouvrage en déplaçant quelques planches. Soudain, une dizaine de personnes de passage viennent spontanément nous
aider! La tâche est alors plus aisée et quelques dizaines de minutes suffisent
pour pouvoir continuer notre route.
Enfin, après avoir traversé de nombreuses savanes, forêts et
pâturages, nous arrivons, à la fois exténuées et excitées… à Malebo !!!